Finale du WEC dit le titre. Je n’aime pas trop ce mot "WEC", championnat du monde ou mondial sonnent mieux. Enfin mettons WEC pour avoir des visites sur le site et pour faire plaisir à Alain BLANCHARD. C’est le promoteur du WEC, il nous a un peu ennuyé pour le parking de nos véhicules sur le foirail, mais félicitons le de suite et remercions le. Alain BLANCHARD sait faire prendre la sauce de manière à populariser et à faire connaître notre sport. Et ça marche, pas plus tard que ce WE, Mende était noir de monde.
Nous arrivons le vendredi matin, depuis Clermont, sur l’A75. Passé le col de la Fageole, la brume se lève et c’est grandiose : sur cette autoroute, t’es comme dans un avion, avec une vision à 360°, un panorama à crever, surmonté d’un ciel bleu, pur comme de l’alcool.
Le foirail ne ressemble pas à celui que l’on a l’habitude de voir pour le TREFLE.
Moins de véhicules, mais des plus gros, les camions des usines, les vrais, ceux qu’on voit dans les livres et à la TV. Autour des camions, les officiels, les champions du monde,
des qui parlent pas français, alors forcément, avec ESTRADE on est un peu bluffés.
Journée de mise au point pour régler les détails d’une médicalisation un peu particulière. David MARQUIRAN est d’une diplomatie sans égale avec la FIM, si bien que la réunion du jury se passe comme une lettre à la poste : tous ont compris le fonctionnement des binomes AMIS roulant à bloc du matin au soir sur des brêles bleues et avec des sacs à dos.
Tous nous font confiance et nous avons comme qui dirait carte blanche.
Chez AMIS, on aime lorsque les gens nous laissent gérer la médecine comme on l’entend. Ce d’autant que pour l’occasion, nous étions pas moins de 13 personnes. Difficile pour les pilotes de ne pas trouver un docteur en cas de besoin.
Nous voilà partis le samedi matin. Même parcours que le France de l’année dernière.
Le CH serré devient spéciale en ligne (enduro test en langue internationale) et la liaison est pimentée d’une montée de la mort dans de la terre meuble, de dévers dans des racines de m.... et d’un pierrier spécialement étudié pour tordre des disques de freins. Comme si c’était pas assez dur. 4 tours entre 9 et 17 heures, 3 spéciales par tour, ça calme.
Ce parcours du France, en grande partie tracé par DUKE, j’en suis amoureux. Parce qu’il varie sans cesse, pas plus de 15 minutes de roulage sans un changement de terrain : des cailloux de lozère, puis des racines, ensuite du dévers dans les sous bois... ça change tout le temps. A un moment, il y a même une éclipse solaire. On devrait le breveter ce parcours, c’est l’enduro étalon, absolu.
On a tourné ainsi deux jours durant, à toute vapeur. Au milieu des meilleurs mondiaux, comme dans un "game" tellement des fois on était au dessus de nos pompes pour les suivre, comme dans un rêve lorsqu’on lisait des noms sur les maillots : GRITTI, ARO, TARKKALA, CERVANTES,SALMINEN.... AUBERT.
Le dernier, vous le savez, c’est le champion du monde 2008. Comme nous il a une YAMAHA, il a aussi des boucles d’oreille, des bracelets avec une grosse montre et une jolie fiancée. On leurs a parlé, adorables tous les deux. Le Johnny, il a déboulonné un plombier finlandais qui croyait que ça allait durer comme les impôts d’être champion du monde tous les ans.
Bravo Johnny, et ne reste surtout pas sur une seule victoire.
Les soirées à Mende sont bien connues, on vous les a raconté maintes fois. Cette année, on s’est offert la soirée de gala le dimanche soir. C’était comme à l’Elysée quand le président il reçoit les sportifs après les JO : des champions du monde de partout et BLANCHARD parlant dans le micro, sur la scène avec un costume qui devait être fabriqué dans un tissu très rare tellement il brillait. Les champions d’enduro ce ne sont pas des tristes : SALA qui se promène avec une bouteille de WISKHY dans la poche pour en offrir à qui veut bien. Samuli ARO qui chique une espèce de tabac infâme. Clou du spectacle à 3 heures avec un concours de glisse sur le ventre, sur des tables mouillées de bière. Façon Madame PLIZZ. Johnny AUBERT ne peut rivaliser face à un roockie lozérien qui n’hésite pas à se mettre nu pour gagner en coefficient de frottement. Le grand malchanceux de cette discipline naissante sera Kari TIAINEN : un faux pas dans sa course d’élan et le colosse s’est retrouvé incarcéré entre les pieds des tables. Pour lui éviter l’hôpital et des explications longues, nous lui avons recousu le crâne sur les lieux, sur le coup des 4 heures.
Lorsque j’ai pris mon petit déjeuner le lundi à midi, j’entendais des motos qui roulaient sur les hauteurs du foirail. Triste lendemain des beaux jours, une saison qui se termine, mais un français champion du monde : AUBERT.
Martial DELORME
Complément d’article par Didier "GROUIKSSON" CLERC :
beau résumé de Martial de ce WE fabuleux en terre lozérienne, comme lui plein de souvenirs inoubliables de roulage enduro au top niveau, à rythme (hum..) soutenu, quelques rencontres marquantes (stéfano, TATAVE..), des frissons de partout tout le WE, de grosses décharges d’adrénaline quand CERVANTES, BOURGEOIS ou GERMAIN te recollent en liaison, les montées chères, noires de monde, des groupies enthousiastes
, le spectacle offert par les tops mondiaux sur l’Extrême
et les trajectoires sur la banderollée de Chanteruejols, l’ambiance de folie avec beaucoup d’italiens notamment comme ici les tifosi qui encouragent leur pote
, la banderollée à toc, les couleurs d’automne, le devers de 500 mètres de long en montée avec les racines
, la dernière spéciale de Johnny O, à 2 doigts du Graal, le sourire malicieux du "petit" Jérémie JOLY, qui nous doublait déjà avec son 50 dans les descentes en championnat de France il y a quelques années, le lundi matin après sa victoire en junior
, les brèles d’usine de oufs qu’on a pu décortiquer à loisir lors des séances post course du lendemain
CARLSSON et la nouvelle HUSBY à moteur inversé, imaginé il y a déjà 5 ans par mon pote Thomas"TATAVE" GUSTAVSSON ;
Dom ALBOUY, mon équipier sur ce mondial, dans le ruisseau juste avant le pipeline, valait mieux ne pas péter l’ampoule de phare avant ! Le Dom se pètera un doigt le dimanche sur un freinage un peu appuyé et finira le tour quand même
Point d’orgue d’une saison 2008 dense et réussie, les AMIS ont passés 2 jours de rêve à Mende
Pat "F.I.M. approved" MÜLLER s’enverra le parcours du Mondial à 98 ans révolus
La fameuse dalle de La Briquette
L’espagnol juan PEDRERO à la Vabre
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