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Raid Bleu 2008

22 ème édition du Raid Bleu au départ de Régnié Durette. organisée par AMADA début novembre 08 sous une météo exécrable. Les folles aventures de Grouik , Ragnagna et les 3 p’tits cochons dans le Beaujolais. Avec Denis Latune dans le rôle du Latunator, Laurent "Iron Pipine" dans celui du Bibine et plein d’autres stars d’Amis .

Je vais vous narrer ces 4 jours dont on rigolera dans 10 ans ,comme on dit chaque fois qu’on en ch..grave., avec l’oeil du rookie car j’étais bien le seul novice de la bande de joyeux lurons médicalisant depuis des lustres ce fameux raid.

Après une fin de saison d’assistance typée Championnat de France et Finale du WEC, je m’attendais à rouler cool à petit niveau, goûter les produits locaux avec les copains, regoûter encore pour être sûr que le liquide rouge là il est bon et qu’y réchauffe bien, manger beaucoup de saucisson parce que ça va mieux avec le beaujolpif que les courgettes à l’eau, ramasser ceux qui avaient trop goûté les produits locaux, admirer les teintes automnales au soleil déclinant dans la douceur de l’été indien quand mère Nature se pare de ses atours de fête comme y disent dans les bouquins à la con et tout çà ...


La météo s’annonce catastrophique et elle sera pire !

En fait , quand y pleuvait pas , c’est parce qu’y neigeait ou qu’y gelait !

En fait j’exagère un peu, on a vu deux fois en 4 jours un gros truc jaune qui brillait dans le ciel , qui avait lui même pris une drôle de teinte tirant vers le bleu .


Une centaine de motos d’enduro , tout plein de p’tits gros sur des drôles de petites voitures sans carosserie avec un guidon et des pneus de kart , des 4x4 suréquipés et une foule de marshalls composent un plateau conséquent de véhicules.


Parc avant le départ du premier jour, (à midi, on était sous la neige !) (photo :pierre Devaux qui nous a fourni une partie des clichés illustrant ce compte rendu, l’appareil officiel d’A.M.I.S. ayant connu quelques soucis de maintenance :"Pipine un jour, Pipine toujours").



Raid au road book parfois approximatif, discipline toute relative des concurrents, kilométrage de 150 à 300 kms par jour, QI moyen, pilotage et expérience des participants légèrement inférieurs à ce qu’on rencontre en enduro classique (c’est rigolo de chambrer les quadeurs), pluie et froid qui rendront cette virée automnale mémorable aux amissiens présents et bien cassés le soir.





Karine Hamot, notre vaillante et jolie petite kiné qui roule et navigue comme une chef mais qui a quand même quelques défauts (elle nous a avoué qu’elle possédait un quad dans son garage:ouh !!) , Alain Dolci qui a sorti la Béta d’usine et se promène en local habitué du raid , à tel point qu’il dédaignera l’expérience intéressante de la boucle nocturne, Laurent "Pipine" Sérédine qui avait les yeux rouges déjà au début du raid et qui nous fournira le matos photo.., Denis "Je reviendrai" Latune, chirurgien valentinois de choc , déchainé sur ce raid et star incontestée du second jour,


Pierre Alban Bernard Henri Guénier "Enduo du Limousin Killer"qui nous la jouera p’tite bite le soir du second jour,


Le pilote n’ hollandais Ragi "Dakar certified" Katerbrau , le roi de la navigation même si je déplore qu’il fasse si peu de wheelings avec sa 530 Katé 08, version isde :vraiment de la confiture donnée aux cochons ( à propos de cochons, il a passé 4 jours à redouter que l’abominable dr Grouik avec qui il faisait équipe, ne fasse jouer une des clauses de l’A.M.I.S. :"tout médecin peut , à tout moment, s’il le juge nécessaire, réquisitionner le véhicule du secouriste"),


et votre serviteur didier "Grouiksson"Clerc.

1 er Jour :

Grand beau temps mais le fonds de l’air est frais, les A.M.I.S. s’équipent :Bibine mets son habit de lumière et craque son destrier d’acier, d’alu et de plastoc bleu : 5 bornes de route du gite au départ que nous ferons matin et soir 4 jours durant (on appréciera après coup de ne pas être à 20 bornes comme prévu initialement).

On assure d’emblée en embourbant le camion AMIS dans le parc mais des 4xquatreux sympas Daniel et Michèle nous sortent de là en 2 coups de crabot.

Pipine rassure madame au téléphone et on craque les Yams ;

j’aime bien l’ambiance unique de début d’assistance quand on quitte le bled, à deux, les wrf ronronnant tranquillement sur les petites routes, avant de se lever le cul de la brel et d’encaper le premier chemin.

On part en fermeture , on double très vite le premier groupe de quads qui apprenaient à passer les vitesses une heure avant au départ !.

On bute sur les 4x4 et les derniers quads, les dépassements même prudents ne sont jamais évidents.

D’emblée , on tombe sur un groupe de quadeurs Ardennais un peu allumés qui dégustent du Meursault (Chacun sa bouteille quasiment) à 10 h du mat . Nous déclinons l’invitation à la dégustation et les chambrons gentiment : "nous aussi quand on sera vieux , on fera du quad, c’est bien ces petits véhicules pour inadaptés" et tout çà, on roulera de concert et il faudra ouvrir pour les décramponner !

Le ciel devient gris plombé, ça caille, des erreurs de road book envoie péter des quads de partout dans la forêt : ambiance électrique quand ça part en couille mais bibine maitrise la nav, on passe 1 heure à chercher le bon parcours, avec des quadeurs un peu perdus, on trouve un villageois qui nous indique un petit chemin , la neige se transforme en pluie dès qu’on redescends puis 15 kms de radée glaciale sur la route : on arrive au restau de midi avec l’onglée : p..ça commence bien.

alors là , c’était superbe, une belle côte au taquet en forèt dans la roue de laurent , avec la boue et les arbres givrés éclairés par une belle lumière venant de l’arrière en fin d’aprème (dommage que vous loupiez ça ! )

Instantanés superbes en liaison, quand de rares "éclaicies" font péter les couleurs d’automne sur la forêt blanchie et les projections de boue rouge dans les chemins forestiers, mais les piles de l’appareil photo n’ont pas été rechargées et la carte graphique ne prenait que 6 photos .


150 kms qui nous en paraitront le double au soir de la journée, mais c’est demain que c’est dûr, ah bon ?

2 nd jour :

Traditionellement la grosse journée du raid : y z’ annoncent la pluie plutôt pour demain, ah ben on est bien contents là, mais on va quand même mettre les cirés : Le Latunator a son sourire de prédateur des grands jours : ça va saigner !

Au programme:150 kms +la boucle nocturne de 130 kms .

On part juste derrière les motos :Ragi ouvre la piste avec la grosse Katé et nous fait une "nav" parfaite avec son expérience de rallyman et son roadbook électrique.

On ramarre tout de suite les 4x4 "Raiders" partis à 7 h du matin, puis les premières motos .

Un peu d’animation médicale ce jour là : on est dans la file d’attente à l’essence, alerte radio blessé grave, on active, on voit passer 2 yams AMIS au taquet sur la route, on file par les chemins , tombe sur un véhicule SAMU qui se rends aussi sur les lieux.

Un motard a glissé dans une courbe grasse, est tombé au sol jonché de branches et s’est planté une écharde rectiligne de 40 cms de long et 3 cms de diamètre dans la face interne haute de la cuisse au ras de la fémorale, 10° d’angle différent et il faisait le coup du boucher et repeignait les arbres à 3 mètres.

Pierre Alban perfuse, le gars du Samu prends en charge le blessé qui a son pouls et ses constantes : on tombe tous d’accord qu’il faut l’évacuer sans retirer la branche.




Denis arrive avec Karine, béquille la Yam, s’agenouille , évalue le truc en 3 secondes et déclare laconiquement qu’il va retirer l’écharde .

Le confrère du Samu :"mais vous êtes qui , vous ?"

"ben , j’chuis avec eux, j’chuis chirurgien ! "

et voilà le Latunator reparti vers de nouvelles aventures.



Après le repas de midi, nouvelle alerte pour une luxation d’épaule chez un motard sur le parcours, on saute sur les bécanes avec Ragnagna.

20 bornes taquet jusqu’au point signalé :nibe , on refait 5 bornes de plus et on tombe en sortie de virage sur un quad à demi renversé sur le bord du chemin avec une femme casquée, immobile, la nuque et l’épaule tordue, dépassant de sous le quad :coup de speed et d’indignation mêlés, personne n’est resté pour assister la victime inconsciente !

C’est en fait un mannequin et il y a un petit panneau accroché au guidon : "vin chaud offert 200 mètres plus loin".

Ah difficile l’humour quad !

Les gars en Buggy arrivés derrière nous étaient outrés et prenaient des photos.

On a viré le mannequin car c’était une cause d’accident , on a appelé le PC pour confirmation d’un blessé et repartis à la recherche de notre "luxé",qui est reparti avec sa 450 wrf et qu’on a retrouvé au troquet avec ses potes, 15 bornes plus loin...

Je diagnostique une possible luxation postérieure, chez un costaud ayant déjà luxé, qui voulait juste qu’on lui remette l’épaule pour pouvoir rouler les jours suivants : On attends le Latunator qui arrive : "ben oui, c’est ça , allez y , roulez, on va lui remettre ".

La pluie recommence, on termine la première portion , trempés, à 17 heures : mais où qu’il est le vin blanc ?

Regroupement des Amis : Pierre Alban Bernard Henri et Alain rentrent à Régnié Burettes par la route.

La nuit tombe : encore 2 heures de neutralisation avant de repartir en fermeture , tous ensemble derrière les furieux qui veulent faire la nocturne.

Mes compagnons sont excités comme des poux à l’idée de s’infuser encore 5 à 7 heures de brel, à 2 à l’heure , dans la nuit noire, la bouillasse, la fameuse montée des racines , tout ça sous un rideau épais de pluie .

Je renonce à rentrer par la route avec le Péchaud tout dépité, qui est bloqué à pied à 50 kms du départ et doit encore retourner en Ardèche chercher sa pétoire pour remonter rouler au Family de Lavoulthe Chilhac dès le lendemain : la course sera annulée du fait des inondations mais pas le Raid Bleu

Départ avec Karine, Laurent, Denis et Ragi en guide, il pleut à seaux .

Encore un grand moment : j’ai une ampoule unique de 20 watts , des lunettes de 3 ans qui s’embuent , pas un poil de sec .

La brel de Ragnagna éclaire jusqu’à Lyon avec son phare à décharge et ses 2 halogènes d’appoint , montés au guidon et je roule derrière lui, décalé à dte mais dès que je me laisse distancer , c’est le trou noir.

On part , se perds d’emblée, on se regroupe et on définit un mode de fonctionnement plus adapté aux conditions.

Ragi a adopté un rythme un peu rapide et à part lui, on va très vite goûter la boue du beaujolais.

Enduro bourrin, concentré sur le phare arrière du précédent, sans lunettes, toujours à rattraper l’avant ou l’arrière de la brel, (la proprioceptivité marche à fonds !), avec la hantise permanente de prendre une branche dans l’oeil.

Denis, émoustillé par le challenge, pilote à grand coups de gazs , pour stabiliser la moto et finira sur la réserve.

Après un dernier ravitaillement en essence, où on se fait brancher par une probable instit en préretraite : "Mais quel plaisir vous avez à faire du bruit et polluer la forêt ?", Karine décide sagement de rentrer par la route ( 50 bornes toute seule quand même sous la pluie battante).


Ragi vérifie son road book avec Grouik tout près, Latune mijote un dépassement crépisseur d’anthologie alors que Bibine, prévoyant prends du recul (photo:Grouik’s Pictures)



On repart donc à quatre, on roule de concert à un moment avec le groupe de motards dont notre luxé, en pleine forme sur sa 450 wrf.

C’est vrai que ça a de la gueule : bourrasque de pluie, rafales de vent .

Quand Ragi s’arrète pour " roadbooker", ses loupiottes éclairent la forèt et un panache de vapeur d’eau enveloppent sa katé.

On mettra encore 4 heures pour faire les 120 kms restants dont 90 kms de chemins et les 30 derniers sur la route, les doigts transis crochetés au guidon, la nuque rentrée telles les tortues ninja :aaglagla !

Bouffe rapide à Régnié, et on repart en brel, les claouis et le cornichon rabougris s’enfourner dans le duvet , pour quelques courtes heures de sommeil, avant la 3 ème couche.

3 ème Jour

Tout se présente fort bien ce matin:150 bornes seulement (+ ou - des boucles facultatives), il ne pleut pas (encore..), les yeux sont petits, colorés façon myxomatose, mais vaillants à l’instar de nos p’tites Yams sur lesquelles nous ne ferons aucun entretien 4 jours durant.

Après un solide petit déj, c’est reparti pour un tour en fermeture :


Boucle facultative que nous médicalisons avec Ragnar par acquit de conscience car y’a pas grand monde dedans:1 h30 de pilotage enduro à bon rythme en forêt, puis premier vrai bon repas avec apéro et vin offert.

Puis ça se gate, la pluie s’invite à nouveau, le temps d’aller faire de l’essence ,on est déjà saucés et on s’envoie le parcours en fermeture :

personne dans les chemins à part une trentaine de 4x4 bloqués dans une cote grassouillette par un de leurs génaires, demi tour, on dévie les autres 4x4 et on prends un gros chemin forestier avec des ornières dantesques, à fonds de trois pour déboucher de l’autre coté de la colline.

On croisera juste 3 quads perdus , qui s’obstinent à contresens malgré les conseils de Supernavigateur.


La nuit tombe, comme la pluie ; dans un village perdu , un pauvre bénévole transi et démotivé nous hèle :il n’a vu aucun véhicule depuis 2 heures : ok , là on se regarde avec Ragi et on shunte la dernière boucle enduro facultative:les motos marquent leur réprobation par quelques ratés mais nous ne cédons pas :jamais rassasiées ces deux là !

Ensuite , on demande notre route, au pied d’un panneau marqué : Lyon "pas loin "à un local :"Régnié Durette ?, oulah, mais c’est dans le Beaujolais !", bon on n’est pas rentrés visiblement.

Anciens funboarders habitués à mariner les pieds gelés pendant des heures, on en rigole nerveusement et on repart sans lunettes, dans le flot des bagnoles du samedi soir pour une longue portion routière, où nous frôlons chacun la sortie de route, sous une énième douche glacée , directement au gite, pas franchement motivés pour une 4 ème couche,mais bon ,on a signé !

4 ème Jour

La pluie est tombée à verse toute la nuit.

Karine charge sa brel et nous souhaite bon courage en me tendant son ticket p’tit déj.

Il ne pleut pas encore : 2 cafés , 2 croissants, un Ragi au top ,les brels sentent l’écurie :

la KTM fuit depuis le début du raid au niveau du cache culbu et Ragi doit la réapprovisionner en huile moteur régulièrement, les fringues n’ont pas séché et nous partons immédiatement derrière les motos : une quinzaine seulement sur les 100 au départ !

Dans l’idée de rouler un maximum tant qu’il ne pleut pas ,on opte pour une "médicalisation par l’avant...",nouvelle technique sur laquelle nous sommes rapidement tombés d’accord.

Le groupe de motards s’est arrèté à un troquet, une des brels a la roue avt démontée, Ragi passe si vite qu’il ne les voit pas et avant de le rejoindre , nous avons parcouru du chemin.

C’est bon , "SuperDolci "est en fermeture et assure un max ; on décide de poursuivre d’une traite jusqu’à l’arrivée avec juste un arrêt essence qu’il faudra aller chercher hors du parcours, la station prévue étant fermée.


Le soleil réapparait, les brels pètent le feu, les rivières débordent de leur lit, les ruisseaux coulent dans les chemins forestiers et les prairies gorgées d’eau, couleurs superbes, on se gave de pilotage en regrettant une dernière fois de ne pouvoir immortaliser çà :

Repas succulent avec Ragi à l’Auberge Vigneronne dont la note de frais risque de donner une urticaire à notre trésorier mais bon ,on l’a pas volé çui là , on repasse au départ, y’a déjà quasiment plus personne à part un motard en 360 HVA ,pommette déchirée par une pierre :"ouais ,on roulait fort !", qu’ Alain recoudra.

Allez, trop bon !

Le mot de la fin à Denis Latune :"JE REVIENDRAI !! "



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