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Rallye de Tunisie 2008

23/04 : Dire qu’on était prêts des mois à l’avance, ce serait exagérer, mais on était prêts, le Dav’ et moi, juste comme il faut pour les vérifs de Marseille.

Remontés comme des balles et briefés par Stéphane Clair et Cyril Neveu, nous voilà sur le prologue de 2.5km, à faire des tours pour amuser un peu le public, et permettre aux photographes de se caler. David fait même un tour de reconnaissance avec Krystov Holowycz (pilote en WRC reconverti au rallye-raid) en passager. Il n’était pas à l’aise, le champion d’Europe derrière « Longues Jambes » pourtant prudent.

Puis les concurrents moto se sont succédés pendant qu’on buvait une petite flûte de champagne en admirant le coucher de soleil sur la rade de Marseille. Le Rallye-raid, c’est pas tous les jours facile, faut pas croire.

Bon pour pas mollir, je suis parti en fermeture du prologue (derrière Marchini, Béthys, Meillat,..) histoire de faire briller les couleurs d’AMIS et de nos partenaires devant la foule en délire. Y’a même une spectatrice, connaisseuse, qui me voyant passer a demandé « c’est qui ce nain de jardin ? ».


24/04 :

On est sur le bateau pour Tunis, et déjà pas mal de boulot pour se présenter, récupérer les consignes de la direction de course et premier briefing organisation avec Cyril et Stéphane.

Cyril nous annonce que sur la première spéciale de 25 km, il y a des travaux possibles.


25/04 :

Nous avons donc pour mission de débarquer dare-dare à Tunis et de partir en avant de la course pour sécuriser cette zone de travaux. Il n’y aura finalement aucun problème.

Arrivés le soir à Matmata, on avait déjà 437 km dans les pattes. Plus que 4000 bornes !


26/04 :

Première vraie spéciale (295 km + 142 de liaison). De la caillasse sur une piste montagneuse nous menant vers la Lybie. Pas de problème particulier jusqu’à la frontière où nous devrons patienter plus de 4 h pour les formalités. Un peu long, mais ça nous a permis de sympathiser avec les motards, et de faire un peu de "bobologie" au poste frontière.


27/04 :

397 km au programme, dont 359 de spéciale aujourd’hui.

Ce fut roulant, avec pas mal de pistes parallèles, y’avait de quoi se perdre !

On a quand même trouvé le bon chemin, et on en a profité sur la fin de spéciale pour ramener un paquet de motards sur la bonne piste. Les pauvres petits étaient un peu égarés. Histoire de froisser un peu plus leurs égos on les a déposés avec nos Yam et nos sacs médicaux sur les épaules !


28/04 :

Là on s’est levé tôt ! 4h30, un petit-déj’ pris vite fait et 5h30 sur la Bleue pour 623 km, dont 459 de spéciale. « C’est pas un Tunisie de tafiole » qu’on commence à se dire avec le Dav’.

On a tout vu dans cette journée, avec du roulant, un peu de nav’, des cailloux, et pour finir en beauté 100 bornes de sable. On a même pris un pilote en moto-stop ! Christophe Meillat qui a cassé sa boîte de vitesses et qui séchait au soleil en attendant le camion-balai. Il roule sur une Kawa, le traître, mais on n’est pas comme ça et on lui a proposé les services d’une Yam avec boîte de vitesses intacte et chauffeur pour les 30 km qui manquaient jusqu’au CP 1. A deux sur la Bleue, on a fait marrer les autos qui nous dépassaient !

Ensuite quel bonheur, le sable ! Un vrai soulagement pour nos poignets, surtout ceux de Longues Jambes qui souffre depuis le début et serre un peu les dents.

Mais en héros du désert et n’écoutant que notre courage, nous allons chaperonner quelques motards en délicatesse avec le pilotage dans le sable. On a donné à boire, prodigué des conseils de conduite, relevé et passé des motos, bref des vrais mères-poules pour nos petits poussins tout secs au milieu du grand erg. L’un d’entre eux va finir par casser sa mob (mais pas sa pipe, on a donc bien bossé). On a ramené les autres au bivouac, tout heureux.


29/04 :

Que du sable pour cette boucle Idri-Idri qui comptait tout de même 426 km, dont 359 de sélectif.

Y’a pas l’erg Oubari, c’est beau. On a vu du sable, un max de sable, et même à un moment une mer de sable de 80 km, sans dunes, de grandes ondulations, ambiance surf ! Splendide.

On a quand même pas oublié qu’on était là pour bosser et on a aidé quelques motards qui commencent à accuser le coup question fatigue, petits bobos, …

On n’est qu’à 5 jours de course et on a parcourus 2310 km (soit à peu près la totalité d’un Tunisie « ancienne version »). Les abandons se succèdent et pour ceux qui restent les liens se resserrent. Ambiance Dakar quoi !


30/04 :

C’est dur pour les motards, mais c’est aussi dur pour l’organisation dont le camion balai s’est renversé dans les dunes. Etape neutralisée donc, mais nous empruntons le parcours initialement prévu, hors chrono. Les 635 km se feront donc dans une ambiance « raid » avec des pauses, des rigolades, et un peu de gaz quand même, parce que bon 600 bornes faut pas chômer non plus !

Le soir tard dernière médicalisation du chef mécano de chez Nissan Dessoude (on soigne aussi les autos chez AMIS), 2 métas sûrement cassés depuis la veille et le gaillard qui dit que « c’est rien, ça va passer, j’ai encore du boulot » !


1/05 :

Fête du travail pour certains, nous on n’y a même pas pensé, bien préoccupés par le réveil qui sonne à 3h. Sur la mob à 4h pour 160 km de liaison pour rejoindre la frontère Lybio-Tunisienne. Petite spéciale ( !) de 314 km ou nous roulons en balayant la fin de course motos. Au CP 1, nous repartons derniers avec David avant d’attaquer les dunes d’El Borma et la fameuse passe des douaniers. « On repêchera bien quelques motos au passage » se dit-on. Arrivés au pied des dunes on croise un motard qui fait demi-tour pour cause de…frousse. Il rentrera au bivouac par la piste de l’assistance. On continue de cheminer, on navigue comme des fennecs (merci le GPS), si bien qu’arrivés à CP 2, et en ayant doublé une seule moto, il reste 15 motards derrière nous ! Où sont-ils ? Stéphane Clair posé par là avec son hélico nous éclairera : ils sont partis 1 km trop à droite, et ils profitent du paysage ! Quelques-uns abandonneront tout de même sur ce (mauvais) coup, heureusement sans soucis médicaux majeurs.


2/05 :

El Borma-Ksar Ghilane, là c’est du classique pour les 330 km du jour.

Des dunettes à sauter, de la nav’, du jeu de pistes, des cailloux, et pour finir l’erg de Jeinein, près de la palmeraie de Ksar Ghilane.

Pas trop de boulot (hormis quelques antalgiques et strappings), les pilotes restant en course sont soit des costauds, soit des prudents qui veulent voir Djerba ! Faut dire qu’on est moins nombreux à prendre le départ le matin : 50 % d’abandons !

Nous on est toujours là, avec le sourire, d’autant que ce soir on peut tremper nos corps meurtris dans la source d’eau chaude de la palmeraie. Pas facile je vous dis le Rallye-raid !

On commence à sentir l’écurie, aussi question bagout on sort la grosse artillerie pour honorer les VIP venus nous rejoindre sur le bivouac.


3/05 :

Du beau pilotage aujourd’hui, pour les 338 km qui nous mènent à Djerba.

Hier on a mangé des concombres, donc pas d’encombres.

J’attends David sur la plage de Djerba pour passer la ligne d’arrivée ensemble, il me passe sans me voir, couché sur la Bleue, pressé, je pense, de faire reposer son poignet en feu.

Pour la ligne d’arrivée ensemble, on reviendra l’année prochaine, mais on immortalise l’instant sous l’appareil affûté de Maindru. Petit instant de plaisir tout de même, 45% des concurrents à l’arrivée mais 100 % des AMIS !


Au final 4123 km parcourus en 9 jours de course.

Le rallye de Tunisie est véritablement le plus grand rallye africain de l’année !

Et nous fatalement de grands africains !

Passage très positif des AMIS en Afrique, des motos et des partenaires bien vus, un service apprécié par tous les motards, y compris ceux qui n’ont pas eu recours à nos services.


Quelques messages recueillis à l’arrivée du Rallye :


« Merci aux 2 Saint Bernard du désert » Domi le belge moto n°53


« Les seuls qui n’ont rien demandé et emmerdé personne…Les AMIS ! » Fred de l’équipe d’orga


« Bravo les AMIS : sympas, indispensables, disponibles, rapides, à l’année prochaine ! » Olivier Crasquin Tango 3 médecin AMS


« Merci à Eric qui m’a sorti du désert sur sa Yam 450 » Christophe Meillat moto n°5


« Grand merci pour le super boulot de l’équipe d’AMIS. A bientôt pour de nouvelles aventures » Cyril Neveu


« Un grand merci aux enduristes fous du désert. Comment a-t-on pu s’en passer avant ? Salut les AMIS et à bientôt sur d’autres rallyes » Laurent Le Gat moto n°12


« Merci à nos AMIS, je n’ai pas eu affaire à eux, mais quelle sympathie ! » Patrice Carillon moto n°6


« Merci aux « docs endurisés » qui m’auront permis de terminer l’étape d’Idri, et donc le rallye » Thierry Le Gangneux moto n°47


Eric SCIANO






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